LE MODELE SCANDINAVE

MUSIQUE

Parce qu'il faut tout classifier, disons electro-rock ou electro-pop, ou pop tout court... Peu importe, tout ça n'est que clivage pourri pour puristes puritains. Seule évidence : Avec un nom pareil, The Asteroids Galaxy Tour ne risquait pas de nous servir de la bossa nova.

Ah! Le modèle scandinave..... Il en aura fait baver d'envie, des féministes, des démocrates, des démographes, des diététiciens, des écoterroristes de par le monde. Quels économistes, quels politiciens de notre vieille Europe ne se damneraient pas pour qu'ils nous refilent gracieusement 1 point de leur croissance?

Ensuite, comme si ça ne suffisait pas, du haut de leur insupportable piédestal, voilà que les blondinets n'ont même plus à rougir de leur passé. Désormais, ils peuvent même se permettre un sourire narquois lorsqu'il s'agit d'évoquer leur plus embarrassant monument de ringardise : Abba !

Car ils ne s'interdisent définitivement rien, ces arrogants du premier rang. Ils font même de la musique, de la vraie et de la bonne, tout relativisme mis à part. On connaissait le jazz transcendantal à la E.S.T. Le Folk amoureux de The Cardigans. Le Heavy Metal finlandais, ou les bizzareries neo-kitch de Björk. Mais non, The Asteroïds Galaxy Tour fait de la pop, du rock, simple, efficace, entraînant. Un truc de premier de la classe, mais avec quelques chose de plus qu'une simple copie bachotée... Non, les scandinaves sont tout simplement devenus cool, et c'est sûrement ça, le plus rageant!

Alors, autant essayer de se rassurer, nous, Français, qui ne pondont même pas suffisament de déchets musicaux pour s'epargner la corvée d'en importer. Il doit bien y avoir quelques raisons, quelques recettes susceptibles de mettre à nu cette concurrence déloyale venue du Nord. Et bien qu'un peu tirées par la tignasse, il doit bien aussi y avoir quelques failles détectables et exploitables.

"Hyper pouvoir d'achat oblige"

Peut-être donc que d'Oslo à Helsinki, de Malmö à Copenhague, on n'a rien trouvé de mieux qu'un bon vieux studio d'enregistrement pour se réchauffer les extrémités. On s'y forge une culture musicale, on s'offre des vyniles hors de prix, on se muscle les tympans à coup de Depeche Mode, d'INXS et de Peaches. Hyper-pouvoir d'achat oblige, on fait fumer les guitares Gibson et les amplis dernière génération.

On mixe tout ça sur du matos high-tech, plus proche de la Nasa que d'Abbey Road. On se trouve un chanteuse sexy, charismatique et talentueuse, parce que ça coure les rues là-bas. On enregistre le tout et on joue à fond la carte marketing 2.0. Parce qu'au Danemark comme en Norvège, on est moderne. Parce que là-bas, on a tout compris!

Alors, évidemment, dans le rock, tout a déjà été fait. Depuis 30 ans, tout ne serait que du resaucé de grands classiques du patrimoine mondial. Certes, mais c'est sans la moindre importance...

Si Roy Orbison avait été capable de vendre des millions d'iPod Touch avec un seul de ses titres, ça se saurait. Les Danois de T.A.G.T. (pour faire court), se foutent pas mal de Woodstock et autres liturgies pour bikers évangélistes. Et nous autres, jeunes hérétiques aux mœurs lourdes, avons développé un nouvel instrument de mesure du talent musical. Si nos ancêtres évaluaient cela au nombre de beatniks titubant dans un champs de boue, nous autres évaluons cela au nombre de hochements de tête pendant un spot télé. Les temps changent. Toutes nos excuses à Led Zeppelin, Lynard Skynard, ou au Grateful Dead.

Car malheureusement, c'est vrai. Tout ça fleure bon le jeunisme. Mais pas de panique pour si peu... Que les nostalgiques se rassurent! Ces petits nordiques ont eux aussi quelques légers tracas mentaux. Eux aussi sont bel et bien timbrés. Pour preuve, les déclarations de Lars Iversen et Mette Lindberg, les deux membres de T.A.G.T, lorsqu'on leur demande d'où vient le nom de leur groupe : "Nous avons volé le nom ‘’The Asteroids Galaxy Tour’’ à Miloud, notre trompettiste marocain, qui tient un magasin de bijoux hippie quand il ne répète pas avec nous..."

Tout est dit. Ces Danois-là ont dû en gober des substances bizarroïdes avant d'en arriver là. l'honneur du rock est sauf !

(The Asteroids Galaxy Tour, Fruit, Universal Music, le 30 mai en concert au Point Ephemere, à Paris)

Photos : T.A.G.T, D.R




2 commentaires:

Thomasfromnancy a dit…

De vraies têtes à claques ces nordistes... A tester aussi, le groupe Architecture of Helinki (même si j'ai entendu dire qu'ils n'étaient pas de là-bas.)
Sinon, pour le concert, c complet?

Nikel l'article...

Benjamin Heil (Lunar Park) a dit…

Il reste des places (pas chère : 18€)
mais la salle est petite... Sur les berges du Canal St Martin pour info